Abordons l’éléphant dans la pièce : l’intelligence artificielle est là pour rester.
En tant que technologie perturbatrice émergente, elle soulève de nombreuses considérations éthiques. Les points de discorde vont du biais, de la discrimination, du remplacement d’emplois, de la transparence, de la manipulation sociale, de la vie privée, de la sécurité, et bien plus encore. Ce qui préoccupe particulièrement l’ACAV, et ce qui motive notre mission concernant l’IA dans le domaine de la voix hors champ, c’est surtout la question de la propriété et de l’utilisation de la voix d’un individu.
La technologie de l’IA peut maintenant créer un clone vocal à partir de seulement 10 secondes d’enregistrement audio. Actuellement au Canada, les gens ne possèdent pas le droit légal à leur empreinte vocale. ACTRA a rencontré des législateurs canadiens pour proposer des protections pour les acteurs canadiens et la population en général. L’accueil a été favorable, mais les avancées technologiques dépassent la capacité du système législatif à suivre. L’ACAV se joint à ACTRA dans son objectif de protéger les Canadiens quant à la paternité de leur propre voix.
Que pouvez-vous faire en attendant?
Ajoutez des clauses écrites à tout contrat pour stipuler et protéger l’usage de votre voix enregistrée.
Cela doit inclure des limites explicites quant à l’utilisation de votre voix enregistrée pour l’apprentissage automatique (Machine Learning) et la génération de voix synthétique (IA). Il faut aussi prévoir des restrictions sur le transfert ou la vente des fichiers à des tierces parties.
Un stockage sécurisé et un suivi de l’utilisation de votre voix, image, performance et de tout produit créé à partir de ceux-ci.
Pour les membres de syndicats :
Recherchez ces termes dans vos contrats :
« simulation »
« synthétisation »
« double numérique »
« apprentissage automatique »
Ne refusez pas un travail, acceptez-le. Mais contactez aussi ACTRA pour les informer de la présence de ce langage contractuel.
Pour les non-membres :
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Soyez proactif! Demandez à votre agent d’ajouter l’avenant IA de NAVA à tout contrat signé, ou ajoutez-le vous-même si vous traitez directement avec vos clients.
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Informez-vous. L’ACAV mettra régulièrement à jour son site Web avec des informations sur les risques potentiels, ce que vous pouvez faire et comment protéger votre travail.
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Si vous trouvez des références à la « simulation », à la « synthétisation », au « double numérique » ou à « l’apprentissage automatique » dans un contrat, informez votre agent ou discutez-en avec votre client. Il est possible qu’ils ne soient pas conscients de leur présence. Les avocats les incluent souvent « au cas où ».
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Contactez l’ACAV.
Avenants
L’organisation sœur de l’ACAV, NAVA, a commandé un avenant pour l’IA/voix synthétiques afin de répondre aux préoccupations croissantes de nombreux artistes de la voix.
Cet avenant peut être utilisé par les membres de l’ACAV. Il est destiné à des fins éducatives uniquement et ne constitue pas un avis juridique. Consultez un avocat ou votre agent pour bien comprendre les termes de tout contrat proposé et vous protéger adéquatement.
Contrats :
Assurez-vous que tout contrat que vous signez stipule clairement :
Tarifs : Êtes-vous payé équitablement? Les tarifs minimums syndicaux sont un bon point de départ, même si vous n’êtes pas membre. Quelle sera l’étendue de la diffusion?
Utilisation : Comment votre enregistrement sera-t-il utilisé? Différentes utilisations exigent différents tarifs (publicité, conversion texte-parole, réponse vocale interactive, livre audio, etc.).
Durée & Exclusivité : Combien de temps veulent-ils utiliser votre enregistrement? Les clauses « à perpétuité » et « achat complet » vous privent de revenus futurs. Indiquez une date de début et de fin afin de pouvoir renégocier. Toute exclusivité doit être rémunérée.
Stockage : Qui va stocker et aura accès à vos enregistrements vocaux? Y aura-t-il d’autres usages que ceux autorisés? Aurez-vous un mot à dire?